Prise en charge des plaies chroniques (2010)
Formathon 2010
Docteur Catherine MORANT
La prise en charge des plaies chroniques est souvent un casse-tête pour le médecin. Le nombre de pansements sur le marché, tous plus miraculeux les uns que les autres selon les laboratoires, aurait tendance à nous faire penser le contraire… Cependant, selon le groupe de travail mandaté par la Haute Autorité de Santé (juin 2009), le niveau de preuve de la plupart des pansements « modernes » est insuffisant par rapport aux performances revendiquées par les industriels concernés… Une réflexion sur la prise en charge des plaies chroniques doit bien aller au-delà de la liste des pansements existants.
1/ La prise en charge des plaies débute par un diagnostic et un traitement étiologique : insuffisance veineuse, artérite, ulcères artériolaires et ulcères de cause rare (de présentation souvent atypique). Intérêt de la réalisation de dopplers artériels et veineux. Devant un ulcère « bizarre », il faut se poser la question d’une cause rare.
2/ Le traitement de la douleur est indispensable (douleur aigue au moment du changement de pansement, douleur chronique). Celui-ci peut parfois nécessiter l’intervention d’un spécialiste.
3/ La qualité du travail de l’infirmier(e) est aussi important que la nature du pansement appliqué (bains de pieds si celui-ci est possible et nettoyage avec eau savon ; soin de la peau péri-lésionnelle ; Soin de l’ulcère lui-même). Un travail concerté médecin/infirmier(e) est atout supplémentaire.
4/ Enfin, le choix du pansement doit être réfléchi en fonction de l’aspect visuel de la plaie : noire nécrotique, jaune fibrineuse, rouge bourgeonnante, rouge au stade d’épidermisation. Les principales catégories sont les suivantes : hydrocolloïdes, hydrocellulaires, alginates, interfaces, hydrogels, « pansements » médicaments avec particules actives (argent, acide hyaluronique, ibuprofène, molécules anti metallo-protéase)… Nous listerons avec une aide iconographique l’ensemble de ces dispositifs et leurs indications.
Le traitement des plaies chroniques peut être décourageant. Il faut savoir remettre en cause sa prise en charge en l’absence de résultat, mais aussi se fixer avec le patient des objectifs réalistes (ne pas obligatoirement espérer cicatriser parfaitement toutes les plaies).
Docteur Catherine MORANT Service de médecine polyvalente Polyclinique de Hénin Beaumont Route de Courrières BP 199 62256 HENIN BEAUMONT