L'oeil rouge

 

Docteur Hugues COURTEVILLE

 

HEMORRAGIE CONJONCTIVALE :

il s'agit d'une rougeur homogène ou localisée ou diffuse, unilatérale et isolée (pas de douleur, pas de photophobie, pas de baisse de vision).

C'est une pathologie bénigne qui s'estompe en une semaine et qui ne nécessite pas de traitement si ce n'est à visée psychologique. Il faut rechercher une hypertension artérielle.

 

conjonctivite :

La rougeur est due à une vasodilatation des capillaires conjonctivaux .

Cette rougeur est diffuse est en général peu intense.

Il ne doit pas exister de baisse de vision en dehors des sécrétions conjonctivales qui circulent en surface de la cornée.

La douleur ressentie est plutôt  une sensation d'irritation, de gêne, de corps étrangers.

La conjonctivite bactérienne se reconnaît aux sécrétions purulentes apparaissant d'emblée et le traitement est uniquement local par collyres antibiotiques.

La conjonctivite virale n'entraîne pas de sécrétions purulentes d'emblée (parfois plusieurs jours après en raison d'une surinfection secondaire) et le traitement est plutôt à base de collyres anti-inflammatoires et d'agents hydratants.

La conjonctivite allergique se diagnostique sur la récidive en relation avec des allergènes définis et sur la présence d'un prurit chez un sujet aux antécédents personnels ou familiaux. Un traitement efficace uniquement à base de collyres antihistaminiques permet d’évoquer cette étiologie qui pourra par la suite déboucher sur une recherche d'allergène spécifique.

 

Kératite et kératoconjonctivite :

Pathologies de la cornée donc avec atteinte de la transparence entraînant de ce fait en général une baisse de vision et des photophobies et, par réaction, une inflammation conjonctivale.

Toute effraction de la cornée superficielle entraîne des douleurs assez vives, excepté l'herpès dont un des signes  est une hypoesthésie cornéenne.

Le diagnostic repose sur le test à la fluorescéine à la lumière bleue qui imprègne l’ulcération.

Le traitement de base repose sur une antibiothérapie locale (rifamycine, tobrex et des collyres permettant une cicatrisation rapide ( Kératyl, pommade vit A, Vismed ).

S'il existe un herpès le traitement consiste en du Zovirax pommade 5 fois par jour avec une antibiothérapie locale 2 fois par jour pendant 5 à 7 jours. Ce traitement doit être donné par un ophtalmologue.

 

Corps étrangers superficiels :

La rougeur est secondaire et tardive et le diagnostic est souvent porté à l'interrogatoire avec la notion de gène ou de douleurs brutales dans des circonstances bien particulières. Le traitement consiste en l'ablation du corps étranger et un collyre antibiotique et de la pommade vit A pendant 5 jours.

 

Glaucome aigu :

La rougeur diffuse, inflammatoire augmente progressivement avec une douleur de plus en plus importante oculaire et péri orbitaire, accompagnée d'une baisse de vision importante et de  vomissements.

En général on retrouve une mydriase.

 

Uvéites antérieures aiguës : il s'agit d'une rougeur discrète ou parfois importante, la baisse de vision est fonction de l'importance de l'inflammation interne et en général l'oeil est en  myosis.