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Quand adresser en oncogénétique ?

Les formes héréditaires de cancer

Quand et pourquoi y penser ?

Sophie Lejeune-Dumoulin

Service de Génétique clinique Guy Fontaine CHRUde Lille

 

 

Une faible proportion de cancers héréditaires

La grande majorité (95%) des cancers ne sont pas héréditaires : il s’agit avant tout de maladies multifactorielles (vieillissement naturel des cellules, facteurs environnementaux, facteurs hormonaux, …). Le cancer étant une maladie fréquente dans la population générale, plusieurs personnes peuvent en être atteintes au sein d’une même famille, alors même qu’aucune prédisposition génétique au cancer n’est présente. 

On estime donc que seulement 5% des cancers sont génétiquement déterminés : le (la) patient(e) qui en est atteint(e) est porteur(se) dans son génome d’une altération génétique responsable en grande partie de la survenue de ce cancer. 

Cette anomalie génétique se transmet en général selon un mode autosomique dominant avec un risque de transmission de ½, pour les filles comme pour les garçons.

Quelle prise en charge pour les familles touchées par une prédisposition aux cancers ?

Pour le patient malade (cas index),cela a des implications sur sa prise en charge : adaptation du traitement médical, de la chirurgie, du rythme de surveillance et prévention du risque de second cancer. Le patient s’engage par ailleurs à informer ses apparentés si une anomalie génétique pouvant les concerner est identifiée.

Pour les apparentés,ce résultat est capital : il permet de distinguer ceux qui peuvent être rassurés, car non porteurs de l’anomalie génétique, et ceux qui, porteurs de la mutation, se voient proposer des mesures spécifiques de prévention selon les recommandations établies pour chaque pathologie. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES FORMES HÉRÉDITAIRES DE CANCERS DU SEIN

A ce jour, nous étudions 6 gènes majeurs de prédisposition au cancer du sein, les plus fréquemment impliqués étant les gènes BRCA1 et 2, dont les mutations concernent une personne sur 500 dans la population générale et sont responsables :

- chez la femme, à l’âge adulte, d’un risque très élevé de cancer du sein et des ovaires

- chez l’homme, à l’âge adulte, d’un risque un peu augmenté de cancer de la prostate et du sein.

 

Le cancer du sein étant une maladie très fréquente, il y a lieu de suspecter une hérédité et d’adresser le patient en consultation d’oncogénétique dans les situations suivantes :



Actuellement, le dépistage du cancer du sein en France s’organise de la façon suivante en fonction du niveau de risque de la patiente :

 


 

LES FORMES HÉRÉDITAIRES DE CANCERS DU COLON

La prédisposition la plus fréquente est le syndrome de Lynch, qui est responsable à l’âge adulte :

-      d’un risque très élevé de cancer du côlon

-      d’un risque très élevé de cancer de l’endomètre et des ovaires

Il est maintenant systématiquement recherché devant tout cancer du côlon, de l’endomètre ou des ovaires survenu avant l’âge de 60 ans,par une analyse tumorale spécifique (recherche d’instabilité) demandée par le cancérologue ou le chirurgien.

Si le cancer est plus ancien et n’a pas fait l’objet de cette recherche spécifique, il faut l’évoquer devant toute histoire familiale associant :

-      3 cas de cancers du côlon, de l’endomètre et/ou des ovaires

-      Liés au 1erdegré

-      L’un étant survenu avant l’âge de 50 ans.

 

La prise en charge préconisée en cas de syndrome de Lynch est la suivante :

-      Surveillance digestive par coloscopie avec coloration tous les 2 ans à partir de 20-25 ans

-      Surveillance gynécologique annuelle (examen clinique + échographie) à partir de 30 ans.

Une chirurgie préventive utéro-annexielle se discute à partir de 40 ans.

 

LES AUTRES FORMES HÉRÉDITAIRES DE CANCERS 

Il faut penser à une hérédité et adresser le patient en consultation d’oncogénétique dans les situations suivantes :

 

En cas de MELANOMES :

-      2 cas de mélanomes (chez des apparentés au 1erdegré ou chez la même personne) avant l’âge de 65 ans

 

En cas de CANCER DE L’ESTOMAC :

-       2 cas de cancer gastrique à cellules indépendantes dont 1 avant 50 ans OU 3 cas quel que soit l’âge

 

Pour les CANCERS DU POUMON, on ne connaît à ce jour pas de gène majeur de prédisposition.

 

 

LE RESEAU PROCHE

Un réseau, pour le Nord et le Pas de Calais, pour les personnes ayant une prédisposition génétique au cancer, coordonné par les équipes d’oncogénétique du CHU et du COL.

Un réseau dont la mission est de faciliter, d’optimiser et de veiller au suivi au long cours des personnes concernées, grâce à la mise à jour régulière de leur plan personnalisé de suivi, au rappel et à l’enregistrement des examens réalisés.

 


 

LES CONSULTATIONS D’ONCOGENETIQUE DANS LE NORD ET LE PAS DE CALAIS

-      Equipe d’oncogénétique du CHU :tous types de prédispositions aux cancers Consultations à LILLE (CHU), BOULOGNE-SUR-MER (CH), LENS (CH) et VALENCIENNES (CH).

Prise de RDV centralisée au 03 20 44 49 81 

 

-       Equipe d’oncogénétique du COL : prédispositions aux cancers du sein et des ovaires

Consultations à LILLE (COL)

Prise de RDV au 03 20 29 59 76