Micronodules pulmonaires de découverte fortuite
Micronodules pulmonaires
de découverte fortuite
Comment
être précis dans le diagnostic et le suivi sans être excessif
Dr
Catherine Lamblin
Position du problème
Un
nodule pulmonaire est une opacité circonscrite de 3 mm à 3 cm de diamètre.
La
découverte d’un nodule pulmonaire est une situation très fréquente (chez plus
de 25% des fumeurs).
96%
des nodules pulmonaires sont bénins.
MAIS :
le cancer du poumon est la première cause de décès toutes causes confondues
chez l’homme entre 45 et 64 ans et son pronostic est lié au stade de la maladie
lors du diagnostic.
Lorsqu’un
nodule pulmonaire est découvert, le challenge pour le praticien est de ne
pas méconnaître une lésion cancéreuse à un stade précoce donc curable tout en
évitant, s’il est convaincu du caractère bénin, des examens inutiles, sources
d’inquiétude pour le patient et irradiants.
Objectifs de l’atelier
Connaître
les caractéristiques d’un nodule suspect d’être de nature maligne
Organiser
le suivi radiologique d’un nodule dont la nature est indéterminée
Démarche à suivre :
Analyse du nodule (Taille, Densité) et des facteurs
de risque du patient
Taille :
la taille est corrélée à sa probabilité de malignité (<5mm : 0,4%, >
10mm : 15%)
Densité :
- Solide
(A)
- verre
dépoli pur (B): fréquence des adénocarcinomes (in situ, pré-invasifs de
type lépidique anciennement appelé bronchiolo-alvéolaire)
- mixte
(C) (verre dépoli avec composante solide) (fréquence élevée d’adénocarcinomes
invasifs)
Textes
de recommandations de suivi des nodules de découverte fortuite
-
France. M.
Lederlin, M.-P. Revel, A. Khalil, G. Ferretti, B. Milleron, F. Laurent. Prise en charge du
nodule pulmonaire en 2013. Journal de
Radiologie Diagnostique et Interventionnelle, Volume 94, Issue 11, November
2013, Pages 1084-1098
-
USA : Fleischner (2017)
Identifier
les critères de bénignité - ganglion
intra-pulmonaire - hamartochondrome
(plage graisseuse) - granulome
(calcification centrale ou totale) |
Identifier
les critères de malignité -
taille
> 10 mm -
nodule
semi-solide, -
contours
spiculés ou lobulés -
bronchogramme
intranodulaire -
rétraction
pleurale |
Tenir compte des facteurs de risque -
tabagisme -
femme
> homme -
âge
élevé -
histoire
familiale de cancer du poumon -
exposition
amiante/radium/uranium -
localisation
lobes supérieurs -
race
noire > blanche -
contours
spiculés -
caractère
multiple des nodules |
FRANCE 2013
NB : si nodule entre 3-5 mm + facteurs de
risque : possibilité de faire TDM à 12 mois
FLEISCHNER 2017
Le dépistage du cancer du poumon
en France chez les fumeurs ou patients à risque n’est pas organisé par les
autorités sanitaires.
Mais, compte tenu des résultats
de l’étude NLST qui a démontré une diminution de la mortalité de 20% par cancer
du poumon chez patients fumeurs > 30 PA, sevrés depuis < 15 ans, âgés de
50 à 74 ans, celui-ci peut être proposé chez les patients remplissant les mêmes
critères en parallèle d’une proposition de sevrage tabagique.
Références
bibliographiques
1)
Recommandations
de prise en charge diagnostique d’un nodule de découverte fortuite
a)
Lederlin M,
Revel MP, Khalil A, Ferretti G, Milleron B, Laurent F. Management strategy of
pulmonary nodule in 2013. Diagn Interv Imaging 2013; 94: 1081‐94
b)
Recommandations 2017 de la Fleischner Society : Guidelines for Management of Incidental Pulmonary Nodules
Detected on CT Images: From the Fleischner Society 2017 by MacMahon et al. Radiology (2017) DOI10.1148/radiol.2017161659.
2)
Le dépistage
a)
Etude NSLT : Aberle DR, Adams AM, Berg CD, Black WC,
Clapp JD, Fagerstrom RM, et al. Reduced lung‐cancer mortality with low‐dose
computed tomographic screening. N Engl J Med 2011; 365: 395‐409
b)
Recommandations françaises concernant le dépistage
individuel : Couraud S, Cortot AB, Greillier L, Gounant V, Mennecier B,
Girard N, et al. French lung cancer screening statement taskforce; groupe
d'Oncologie de langue française. From randomized trials to the clinic: is it
time to implement individual lung‐cancer screening in clinical practice? A
multidisciplinary statement from French experts on behalf of the French
intergroup (IFCT) and the groupe d'Oncologie de langue francaise (GOLF). Ann
Oncol 2013; 24: 586‐97