Tutelle, curatelle, sauvegarde de justice, les mesures de protection juridique.
Tutelle,
curatelle, sauvegarde de justice, les mesures de protection juridique.
Rappel des
textes et nouveautés, cas cliniques
Résumé La loi du 5 mars 2007 relative à
la protection juridique des
majeurs pose le principe selon lequel « les personnes majeures reçoivent la protection de leur personne et de
leurs biens que leur état ou leur situation rend nécessaire »[1].
Si le Code civil ne dresse pas la liste
des pathologies nécessitant indéniablement une mesure de protection juridique,
la jurisprudence indique que des troubles des fonctions cognitives ou encore
une impossibilité à exprimer sa volonté justifie une telle mesure en évitant
deux écueils : d’une part, une restriction abusive des droits et libertés
de la personne et, d’autre part, l’abandon d’une personne au nom du respect de
l’autonomie. Mais
qui peut le mieux représenter la personne en perte d’autonomie ? Comment
s’assurer du respect de la volonté de la personne ?
La sauvegarde de justice et la curatelle, dispositifs juridiques de
soutien
La sauvegarde de justice, codifiée aux articles 433 et
suivants du Code civil, est une mesure de protection juridique souple,
préventive et provisoire. Dans cette hypothèse, le majeur demeure pleinement
capable et assure la gestion de ses bien et de sa personne sans représentation
ni assistance. Les actes effectués pendant la durée de la mesure de sauvegarde
peuvent être annulés dès lors qu'ils portent atteinte à ses intérêts.
La curatelle est un régime de protection destiné
à assister et conseiller la personne protégée qui continue à agir valablement
seule dans la vie quotidienne mais avec l'assistance de son curateur pour les
actes les plus graves[2].
La
tutelle, dispositif juridique de représentation
La
mesure de tutelle est un régime de protection destiné à
représenter la personne protégée. Lorsque la personne protégée se trouve dans
l’incapacité de prendre une décision personnelle éclairée, l’exigence du
consentement est adaptée à la réalité de la personne[3]. Le juge peut alors prévoir une
représentation pour une partie ou l’ensemble des actes relatifs à la personne,
et ce dès l’ouverture de la mesure de protection ou postérieurement, en
fonction de l’évolution de l’état de santé.
Le mandat de protection future et l’habilitation familiale, dispositifs
souples
Le mandat de protection future permet à une personne d’organiser à
l’avance, pour soi ou pour autrui, sa propre protection juridique et évite
ainsi le recours aux mesures de protection juridique telles que la curatelle ou
la tutelle. Il constitue un outil
souple qui s’adapte à la volonté du mandant et porte nécessairement sur
l’avenir c’est-à-dire lorsque le mandant ne pourra plus pourvoir seul à ses
intérêts en raison d’une altération de ses facultés personnelles. Par le mandat
de protection future, la personne confie à un tiers de son choix le soin
notamment d’être informé et de décider sur ce qui concerne sa santé et sa prise
en charge sociale et médico-sociale.
Dans le cadre d’une habilitation familiale, une ou plusieurs personnes
choisies parmi les « proches » peuvent être habilitées par le juge afin de
représenter ou de passer un ou des actes au nom de la personne hors d’état de
manifester sa volonté, en raison d’une altération médicalement constatée des
facultés mentales ou corporelles.
Nora Boughriet