Stérilet, implant
Atelier DIU et Implant
Pose de stérilet ou Dispositif
Intra Utérin (DIU)
Tarification
CCAM : JKLD001 = 38,40 €
Il n'existe pas sur le plan réglementaire,
de contraintes d'équipement spécifique pour le médecin qui pose les
dispositifs intra-utérins. Il est conseillé d’avoir de l’atropine et de l’adrénaline
dans sa trousse d’urgence.
•
Le DIU peut être
utilisé chez les adolescentes (ayant une vie sexuelle stable)
•
L’efficacité du DIU n’est PAS diminuée par la prise d’AINS.
•
Le DIU est
une contraception d’urgence jusqu’à 5 jours.
•
Le DIU
DIMINUE le risque de GEU
•
Les MG
peuvent poser des DIU
•
Le DIU est
sous-utilisé en France.
Le DIU peut être utilisé chez les adolescentes et
les nullipares : mais attention
au risque de stérilité tubaire par infection pelvienne d’autant que le risque d’IST est plus élevé
à cet âge et que ces patientes consultent plus tardivement en cas de problème.
(discussion avec la patiente et mise en garde)
Le DIU n’augmente pas par lui-même le risque de
stérilité tubaire, mais le risque de maladie inflammatoire pelvienne est avéré (surtout
dans les 3 semaines qui suivent la pose) donc :
•
Il faut dépister
Chlamydiae par PCR avant la pose, chez les femmes à risque : femmes
jeunes, partenaires multiples (recherche sur prélèvement cervical ou par 1er jet urinaire).
•
Rechercher
une infection génitale haute récente.
•
Asepsie
rigoureuse lors de la pose.
•
La
prescription concomitante d’un antibiotique est sans intérêt (multiples études).
Le DIU DIMINUE le risque de GEU (10 fois moins de GEU qu’en l’absence de
contraception).
DIU au Cuivre ou Mirena (au Lévonorgestrel) ?
Efficacité identique, valables 5 ans officiellement (7 à 10
en réalité pour les DIU au cuivre certains ont l’AMM pour 10 ans comme le Mona Lisa CuT 380A QL et le TT 380 Standard)
Cuivre : règles plus abondantes (et pas d’hormones
: certaines femmes sont sensibles à cet argument)
Mirena : règles moins abondantes (voire aménorrhée), coût plus élevé, possibilité d’effets indésirables hormonaux (prise de
poids, acné, tension mammaire, kystes fonctionnels ovariens). Indiqué si règles
abondantes ou douloureuses.
Jaydess : moins dosé et plus fin que Mirena, durée
limitée à 3 ans. Intérêt pour les nulligestes et en cas d’effet hormonal trop
marqué avec le Mirena.
Laisser la femme choisir... Comme toujours.
Mirena = 125,37 € remboursables à 65 %
Stérilets au cuivre = 30,65 € remboursé à 65 %
D’un point de vue strictement pratique : le
Gynelle 375 est le plus facile à poser (on pousse et c’est tout)
Les 2 DIU ayant du cuivre sur les manchons latéraux
(Mona Lisa CuT 380A QL et le TT 380
Standard) ont une efficacité légèrement supérieure d’après la littérature, et
ont une durée officielle de 10 ans (AMM)
Immédiatement après une IVG ou suite à un
accouchement : pose dans les 48
heures ou après 4 semaines.
Sinon, peut être inséré à tout moment du cycle en l'absence de
grossesse. Il est cependant conseillé de
le poser en fin de règles, période la plus favorable, car le canal
cervical est alors plus dilaté, ce qui favorise l’insertion, et certitude de l’absence
de grossesse.
Contre-indications peu nombreuses : infections
bactériennes gynécologiques en cours cavité utérine fortement déformée,
saignements vaginaux inexpliqués, cancer du col utérin ou de l'endomètre.
Mirena est à bannir en cas de cancer du sein.
Alternative de choix aux œstro-progestatifs :
pour raisons médicales ou par difficulté d'observance.
Faciliter
la pose par une prémédication: (exemple de produits, pouvant être modifié)
1. La veille au soir une BZD : Bromazépam ½ (à visée anxiolytique et
myorelaxante) ++ (diminue le risque de spasme du col)
2. Deux heures avant la pose, un AINS : Naproxène
550 mg +++
3. Avant la pose de la pince : petite anesthésie
locale du col : quelques cc de Xylocaïne 1% tamponnée avec 10% de bicarbonate
(l’injection de Xylocaïne pure dans le col est douloureuse)
Hystéromètrie avec un hystéromètre jetable
(inclus avec certains DIU, mais pas Mirena ni Jaydess)
Contrôle 4 à 6 semaines plus tard : vérifier
l'absence de douleur (infection pelvienne) et l'absence d'expulsion
Expulsion plus fréquente chez les nullipares : 2 à
8 %
L’utilisation d’un DIU est possible sous
anticoagulants.
La patiente ne doit pas oublier de se protéger
les infections sexuellement transmissibles
La pose
Faire un TV : utérus rétroversé ? (Dans ce cas,
il vaut mieux poser la pince de Pozzi sur la lèvre postérieure).
Mettre le spéculum et faire éventuellement une
petite anesthésie de l’endroit où va être mise la pince de Pozzi (2 cc de
Xylocaïne bicarbonatée dans une seringue de 10 ml et aiguille à insuline).
Alternative : faire tousser au moment de la pose de la pince.
Mettre la pince de Pozzi.
Faire l’hystéromètrie.
Après ouverture de l'emballage, manipuler le
dispositif à plat ou dirigé vers le haut pour éviter les risques de chute sur
le sol. Placer la bague au niveau de la valeur correspondant, en centimètres, à
la profondeur utérine de la patiente définie par la mesure de l'hystéromètrie.
Pousser progressivement sur le poussoir afin de faire rentrer le corps et les
bras du DIU dans le tube inserteur. Laisser affleurer le DIU du tube inserteur
(environ 2 mm) pour faciliter le passage atraumatique du col.
Introduire l'ensemble dans le canal cervical et le
pousser jusqu'à ce que la bague soit au contact du col.
Maintenir fixe le poussoir et tirer vers soi le tube
inserteur sur une longueur de 2 cm environ, puis repousser le poussoir
pour bien enfoncer le DIU.
Retirer le poussoir puis l'inserteur, le DIU est
alors en place hors du tube.
Couper le fil à 2 ou 3 cm de l'orifice
externe du col (pas trop court !! Il est plus facile à raccourcir qu’à rallonger ;
un fil un peu long est également moins gênant : effet « cheveu en brosse » d’un fil trop court)
Pose
de Nexplanon
L'implant doit être inséré entre le 1er jour (1er jour des
menstruations) et le 5e jour du cycle menstruel, même si la femme saigne
toujours; ou en relais d’une pilule.
Désinfection (Bétadine ou Biseptine)
Anesthésie locale à la Xylocaïne pure 1% avec une
seringue à insuline (1 ml) au point d’insertion juste sous la peau. Le tissu
sous-cutané n’est pas sensible et l’insertion ne sera pas douloureuse (autre
possibilité : patch d’Emla à mettre 1 heure avant, mais moins pratique)
Patiente allongée, main sous la tête (bras non
dominant)
L'implant doit être inséré en sous-cutané, juste sous la peau (pour
éviter une lésion nerveuse ou une
migration, et prévoir un retrait facile) : après avoir pénétré la peau avec l’inserteur,
soulever l’ensemble en poussant l’inserteur sous la peau
Retrait de Nexplanon
Cotation
CCAM QZGA002 = 41,80 €
Matériel :
Petite pince (type mini Kocher ou pince mosquito
courbe) (il vaut mieux en avoir 2
dans la boite) (il existe des kits de retrait à usage unique qui peuvent être
achetés par la patiente en pharmacie)
Bistouri (type 11)
Xylocaïne 1%
Retrait
Patiente allongée, main sous la tête.
Désinfection (Bétadine ou Biseptine).
Anesthésie locale à la Xylocaïne pure 1% avec une
seringue à insuline (1 ml) au point de retrait (sous l’implant pour qu'il reste près de la surface de la peau).
Incision de 2 mm longitudinale à l’extrémité de l’implant.
Retrait à la pince.
Fermeture avec un Stéri-strip (large)
Un nouvel implant peut être inséré immédiatement après le retrait du précédent
implant en utilisant la même incision
On peut s’aider, si l’implant est un peu profondément
inséré, d’une aiguille intra musculaire que l’on fait passer sous l’implant
(perpendiculairement) pour soulever celui-ci, en travers de la peau (on la
rentre d’un côté et la fait sortir de l’autre)
Il existe des vidéos sur internet (YouTube).
Frottis
Cotation CCAM : JKHD001 = 12,46 € cumulable
avec le C (soit 23 + 6,23 = 29,23
€) (car en association avec le C le tarif est divisé par 2)
À partir de 25 ans (pas avant, sauf exception; en effet, les anomalies sont fréquentes
-ASCUS surtout- mais elles sont
spontanément résolutives et mènent souvent à une surmédicalisation inutile
-entrainant des conisations abusives- et anxiogène)
2 frottis à un an d’intervalle la première fois, puis tous les 3 ans
Ne faire que des frottis en phase liquide
(plus faciles à faire et surtout plus fiables) avec une Cervex Brush
Contrairement à une idée très répandue, faire un toucher vaginal avant la pose du spéculum
n’altère pas la qualité du frottis; mais rend la pose du spéculum moins désagréable
(canal vaginal lubrifié et dilaté en douceur).
Interprétation (classification de
Bethesda)
1. Frottis normal = surveillance (frottis à 1 an
puis tous les 3 ans)
2.
ASCUS : 2 possibilités
o
2ème frottis à 6 mois : si normal = surveillance (frottis à 1 an puis tous les 3
ans)
o
Recherche d’HPV (le mieux)
▪
si négatif =
surveillance (frottis à 1 an puis tous les 3 ans)
▪
si positif =
référer (colposcopie)
3. Autres résultats (ASC-H, LSIL, HSIL, AGC) = référer
(colposcopie)
Le frottis est un examen de dépistage, pas de
diagnostic : en cas d’anomalie il faut faire faire une colposcopie et un prélèvement
en vue d’une biopsie par un(e) gynécologue.
Sur la feuille jointe au labo, il suffit de noter
« HPV si ASCUS » pour que l’examen
soit fait sans avoir à faire un deuxième prélèvement.
Ne pas faire de demande d’HPV oncogène avant 30 ans !! (trop fréquent et
sans conséquence thérapeutique avant cet âge)
Optimiser l’Anesthésie
Locale
Quelques notions pour être plus efficace :
La Xylocaïne a une efficacité immédiate, mais
strictement locale : il faut la répartir partout où elle est utile. Il
est inutile d'en mettre de gros paquets ; il est préférable, de mettre de
petites quantités réparties dans la zone à anesthésier.
L'injection de Xylocaïne est douloureuse dans
certains tissus, à cause de son acidité. Cette acidité peut être
tamponnée par l'adjonction (dans le
flacon) de 10 % de bicarbonate de
sodium (soit 2 cc de bicarbonate pour un flacon de 20 cc de Xylocaïne). Ceci présente un
intérêt, par exemple, pour anesthésier
le col de l'utérus avant la pose de la pince de Pozzi (la pose de la pince est
douloureuse) ou pour la pratique des sutures. Par contre l'anesthésie cutanée
de la zone d'introduction du Nexplanon peut être faite avec de la Xylocaïne
simple non tamponnée.
Anesthésie pour la pose ou le retrait du
Nexplanon : inutile d’anesthésier plus que la (toute petite) zone de pénétration
de l’implant (ou de son retrait) car le tissu sous-cutané est insensible.
Le choix de l'aiguille est également important.
Une grosse aiguille intramusculaire sera forcément plus douloureuse que
l'utilisation d'une fine aiguille à insuline.
Il est judicieux également, de pratiquer une
anesthésie progressive : enfoncer
l'aiguille d'un millimètre (pas plus), injecter une micro dose de Xylocaïne,
faire progresser de 2 ou 3 mm l'aiguille, injecter à nouveau une micro dose de
Xylocaïne, et procéder ainsi de proche en proche. Puis, refaire la même chose juste
à côté, de façon à répartir la
Xylocaïne en nappe. Le principe est que la zone dans laquelle pénètre
l'aiguille est déjà anesthésiée
par la micro-injection précédente.
Il faut se rappeler que le niveau des douleurs
ultérieures aura tendance à se caler sur le niveau de douleur le plus élevé déjà
atteint. Il est donc important d'éviter tout pic douloureux à chaque instant.
Douleur de la patiente = stress pour le médecin
Patch Emla : ils sont efficaces (un peu moins),
mais :
•
Un peu plus
coûteux
•
Le délai d’action
est long (au moins 1 heure)
•
La pratique
montre que les patients le mettent rarement au bon endroit (même avec
explication)
Dr Arnaud Bonte
l’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt en rapport avec cet article