L'ostéoporose
Docteur Marie VANDECANDELAERE
Service de rhumatologie
Hôpital Saint Philibert
Rue du Grand But
BP 249
59462 LOMME Cedex
L’ostéoporose est une maladie diffuse du squelette associant une diminution de la densité osseuse et des anomalies micro architecturales, et se traduisant par une augmentation de la fragilité osseuse et du risque fracturaire. Les conséquences sont potentiellement graves : surmortalité, perte d’autonomie, altération de la qualité de vie… . Ces données justifient le dépistage chez les femmes à risque et la prise en charge médicamenteuse.
Le seul outil de dépistage actuellement validé est la densitométrie. Cet examen est fiable, non invasif, reproductible. Il est remboursé chez les femmes à risque (cf. recommandations AFSSAPS). Néanmoins, il présente aussi ses limites (arthrose rachidienne, scoliose…).
Récemment, un nouvel outil : l’indice FRAX a été développé par l’OMS pour évaluer le risque de fracture majeure à 10 ans. Restent à spécifier les seuils d’intervention thérapeutique.
Lorsque le diagnostic d’ostéoporose a été confirmé, il convient d’effectuer un bilan biologique minimal afin de ne pas méconnaitre une ostéopathie déminéralisante secondaire (myélome, hyperparathyroïdie…), de rechercher une carence ou insuffisance en vitamine D. Ce déficit en 25 OH D3 devra impérativement être corrigé avant l’introduction du traitement anti ostéoporotique. Les marqueurs du remodelage ne seront dosés que dans certaines circonstances spécifiques. Un bilan bucco-dentaire puis un suivi annuel sera proposé en cas de traitement par bisphosphonates.
De nouvelles molécules et classes thérapeutiques sont arrivées récemment dans notre arsenal thérapeutique…et de nombreux traitements sont à l’étude. La plupart ont une action anti résorptive (THM, SERM, bisphosphonates), le tériparatide a une action ostéoformatrice et le ranélate de strontium un effet découplant. Il convient donc de connaitre les avantages, les limites et les effets indésirables de chacune.
Le choix du traitement dépendra essentiellement de l’âge ( et donc du risque potentiel de fracture de hanche, important après 70 ans), des ATCD ( thrombose veineuse et SERM, RGO et bisphosphonates per os…), des effets II bénéfiques ( diminution du risque de cancer du sein invasif sous SERM…), de l’observance prévisible, d’une polymédication éventuelle, du nombre de fractures vertébrales prévalentes (tériparatide) mais aussi du souhait du patient en fonction des modalités de prise. Les durées de traitement et les modalités de suivi restent à définir.