Lectures d'hémogrammes
Cet exposé propose , par
l’illustration de cas cliniques, une lecture d’hémogrammes pathologiques et la
transmission de quelques messages utiles.
Bilan des thrombocytoses (plaquettes
>400 000/mm3) :
Doivent être éliminés les
syndromes inflammatoires chroniques, les carences martiales et les ATCD de
splénectomie. On doit ensuite évoquer le diagnostic de syndrome
myéloprolifératif (Thrombocytémie essentielle, Vaquez, LMC). Les principales
complications sont d’ordre thrombotiques et l’apparition de ces accidents
vasculaires ne dépend pas du taux de plaquettes.
Bilan d’une
pancytopénie modérée :
Les carences vitaminiques
sont fréquentes et doivent être recherchées de principe ; de même que des
ATCD de cirrhose. Une macrocytose sans carence et sans cellule anormale doit
faire évoquer le diagnostic de syndrome myélodysplasique qui sera posé sur le
médullogramme.
L’urgence dépend de
l’intensité de la pancytopénie.
Un score pronostique est
établi en fonction du nombre de cytopénies, du pourcentage de blastes
médullaires et du caryotype médullaire. Il permet de définir les indications de
traitement (EPO, Chimiothérapie par Vidaza).
Variations
physiologiques de l’hémogramme :
Cirrhose ;
grossesse ; tabac ; pseudoneutropénie par excès de margination des
PNN ; pseudopolyglobulie du sujet jeune.
Bilan d’une
thrombopénie :
S’agit-il d’une thrombopénie
isolée ? penser au purpura thrombopénique auto-immun. Pathologie bénigne
mais potentiellement très grave en l’absence de traitement du fait du risque
hémorragique.
Quand adresser le
patient ? Quel degré d’urgence ? Existe t‘il des manifestations
hémorragiques (purpura, épistaxis, bulles hémorragiques intrabuccales). Quand
transfuse t’on ? Principes généraux du traitement de fond et du traitement
de l’urgence.
S’agit-il d’une thrombopénie
post-chimiothérapie ? Traitements associés par anticoagulants ou
antiagrégants plaquettaires ? Seuils transfusionnels ? Quand adresser
le patient ? Urgence ou pas urgence ?
Bilan d’une anémie
multifactorielle du sujet âgé :
Situation très fréquente.
Interviennent souvent une
dénutrition, des carences vitaminiques, une insuffisance rénale, une
dysthyroïdie, une hépatopathie.
Il faut néanmoins penser au
syndrome myélodysplasique et au myélome qui peut se révéler par une anémie avec
des douleurs osseuses souvent mises sur le compte d’une arthrose connue.
Conclusion :
Ces quelques messages ont
pour but de sensibiliser à certains diagnostics qui peuvent être plus
précoces ; à reconnaître les vraies urgences des urgences relatives.
Surtout ne pas hésiter à contacter l’hématologue pour avoir un avis sur les
conduites à tenir.