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Découverte d'une adénopathie : conduite diagnostique


Docteur Eric AUXENFANTS

Hôpital Victor Provo

BP 359

59056 ROUBAIX Cedex

 

Le diagnostic clinique d’une adénopathie répond à des critères sémiologiques précis. Les diagnostics différentiels sont le plus souvent cliniques  également. La démarche diagnostique apparait relativement stéréotypée, à partir d’éléments cliniques et anamnestiques d’orientation.

 

Diagnostic clinique :

 

Toute masse de plus d’un centimètre de diamètre située dans un territoire lymphatique est suspecte.

 

Les diagnostics différentiels :  

 

     A l’étage cervical : glande salivaire, kyste branchial ou du tractus thyréoglosse, tumeur thyroïdienne, anévrysme carotidien, abcès, cote cervicale.

     A l’étage axillaire : hidrosadénite

     A l’étage inguinal ou crural : hernie ou anévrysme.

     A tout site : lipome, neurinome ou fibrome.

L’échographie peut en cas de doute diagnostique, être utile.

 

Démarche diagnostique étiologique :

 

            Basée avant tout sur le caractère isolé ou non de l’adénopathie, elle peut être orientée par :

-          Les caractères de l’adénopathie (signes inflammatoires, consistance, taille)

-          L’existence de signes généraux (fièvre, AEG)

-          La notion d’une inoculation potentielle, ou d’autres données cliniques ou anamnestiques

-          Des éléments biologiques de base : NFS, paramètres inflammatoires

 

Adénopathie isolée :

 

            1/  Chercher  en premier lieu une pathologie au site de drainage

Aires cervicales  dont sus-claviculaires* : Face et cuir chevelu, sphère ORL, thyroïde;  médiastin*, viscères sous-diaphragmatiques*

Aires axillaires :   Mb sup, seins, paroi thoracique

Aires sus épitrochléennes : Mb sup

Aires inguinales et retro-crurales : Mb inf, OGE, marge anale

 

2/  Si pathologie locale identifiée, prélèvement local à visée bactériologique ou anatomo-pathologique ;  prise en charge ultérieure  adaptée à la pathologie.

Eventuel complément de bilan sérologique en cas de possible maladie d’inoculation (griffes du chat, pasteurellose, tularémie) ou de pathologie vénérienne.

 

3/  En l’absence de pathologie locale identifiée :

Ø  Ponction ganglionnaire, pour examen bactériologique et/ou cytologique en tenant compte du fait que cet examen n’a de valeur qu’en terme de diagnostic positif. Peut apporter des arguments en faveur d’une pathologie infectieuse, d’une granulomatose ou d’une éventuelle pathologie maligne qui requerra souvent le recours à la biopsie.

Ø  Biopsie ganglionnaire : à envisager de manière systématique en l’absence de diagnostic, face à une adénopathie persistante à 6 semaines. Peut être envisagée plus précocement en fonction de l’impression clinique générale ou du mode évolutif rapide.

 

Polyadénopathies :

 

            1/ importance du contexte clinique général : ambiance infectieuse virale ; éléments évocateurs d’une pathologie systémique ; tableau faisant envisager de prime abord une hémopathie

 

            2/ bilan biologique de débrouillage : NFS avant tout.

Ø  Syndrome mononucléosique : Virose ?

o   sérologies à effectuer (EBV, CMV, HIV, HAV, HBV,  HCV, toxoplasmose)

Ø  Hyperlymphocytose ou cellules lymphoïdes atypiques : hémopathie lymphoïde ?

o   Immunophénotypage sanguin

o   Myélogramme/BOM/Biopsie ganglionnaire

Ø  Blastose : LA

o   Myelogramme

Ø  Cytopénie(s) : Envahissement médullaire ?

o   Myélogramme

Ø  Pas d’anomalie spécifique

o   En l’absence d’argument en faveur d’une pathologie systémique, après élimination de principe d’une virose: biopsie ganglionnaire

o   En contexte évocateur : complément de sérologie (brucellose, syphilis) ; bilan immunologique à la recherche d’argument en faveur d’une connectivite ; explorations à la recherche d’une granulomatose.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cadres étiologiques principaux :

 

            Adénopathie isolée

 

                         Infections

      Pyogènes: streptocoque, staphylocoque

      Pathologie d’inoculation: griffes du chat, pasteurelloses, rouget du porc, tularémie

      Syphilis I, MST

      Tuberculose

Métastase ganglionnaire d’un cancer

Hémopathie lymphoïde localisée (Hodgkin ou LMNH)

           

Polyadénopathies

 

                        Infections

      CMV, EBV, VIH, rougeole, rubéole, varicelle

      toxoplasmose

      brucellose, syphilis II

      Leishmaniose, infections à mycobactéries

Hémopathies

      LLC, LMNH, Hodgkin, Waldenström

      LAL, LAM

Affections systémiques diverses

      Lupus, SGS, Sharp, Still de l’adulte

      Syndrome d’activation macrophagique

      Kawasaki

      Granulomatose (sarcoïdose, Whipple)

      Castleman

Cancers métastatiques

Hypersensibilité médicamenteuse


En résumé :