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Sexualité non satisfaisante

Sexualité non satisfaisante.

Dysfonction érectile, troubles du désir, anorgasmie. Leur abord pratique.

 

Dr Frédéric RIMETZ – sexologue

Centre d’Etudes et de Traitements des Dysfonctions Sexuelles et du Couple

113 Avenue Marx Dormoy 59000 LILLE 

 

 

Notre société vit une situation paradoxale au niveau de la sexualité. D’une part, on observe un accès aisé à une offre toujours plus grande de stimuli (films pornographiques, cyber-sexualité, clips vidéos sexy) et d’informations sexuelles variées dans les médias. Et d’autre part,  la population semble souffrir d’une forme de «misère sexuelle». 

À l'occasion de la journée mondiale de l’orgasme le vendredi 21 décembre 2018, l'Ifop a réalisé pour le réseau social Camgirls-Wanted une étude sur le bien – être sexuel des européennes . 

Pour cela, 6000 femmes de six pays européens (Espagne, Italie, France, Allemagne, Pays-Bas, Royaume-Uni) ont été interrogées sur leurs éducation et pratiques sexuelles. Parmi ces femmes, ce sont les Françaises (31%)... suivies des Italiennes (29%) et des Espagnoles (27%), qui se disent les plus insatisfaites de leur vie sexuelle . 

 

Des dysfonctions sexuelles très fréquentes

Un tiers des hommes souffre d’éjaculation prématurée. Une femme sur deux et un homme sur quatre se plaignent d’un désir sexuel insuffisant. Un quart des hommes a des difficultés érectiles. Une femme sur cinq éprouve des douleurs durant les rapports ou des difficultés à être pénétrée.

 

Or, à peine une personne sur dix en souffrance sexuelle décide d’agir concrètement. La consultation d'un médecin est loin d'être la première solution envisagée par les Français puisque dans le cas d'un trouble de l'éjaculation seulement 9% des personnes consultent contre 14 % pour un trouble de l'érection. Concernant le trouble du désir ou de l'orgasme les taux de consultation sont encore plus faibles et sont de l'ordre de 7 et 5% respectivement.

Les gens ne consultent pas pour diverses raisons : difficulté de reconnaître que l’on souffre d’une dysfonction sexuelle; gêne d’en parler avec un professionnel; croyance qu’il n’existe pas de traitement efficace où que ce sera long et coûteux , difficulté d’accès à un spécialiste de médecine sexuelle ...

 

La santé sexuelle objectif de santé publique et de soins primaires 

Aborder la sexualité fait partie des compétences de prise en charge globale du médecin généraliste. Selon l’OMS, le médecin généraliste doit promouvoir et préserver la santé sexuelle de ses patients pour leur garantir un bon état de santé en tant « qu’ état de complet bien-être physique, mental et social » ainsi qu’une bonne qualité de vie .

La littérature montre que les patients jugent qu’ils ne reçoivent pas assez d’aide de la part de leur médecin traitant en ce qui concerne leurs troubles sexuels . Souvent, ils craignent d’aborder le sujet de la sexualité et attendent de lui qu’il le fasse davantage .

Cependant, en pratique, les médecins se sentent souvent en difficulté pour aborder le sujet , parfois par crainte de l’intrusion dans la vie intime de leurs patient , souvent en raison du caractère chronophage supposé de ce type de consultation , enfin en raison du sentiment d’être démuni de solutions efficaces . 

C’est pourquoi nous aborderons les statégies de communication afin d’adopter certaines attitudes et d’utiliser des questions standardisées pour faciliter l’approche du sujet. Nous essaierons de définir des attitudes pratiques permettant au médecin généraliste de repérer et prendre en charge lui même les situations simples tout en favorisant le recours au spécialiste en cas de sujets plus complexes .